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Par Caroline PC40 le 18 Août 2014 à 18:20
Je suis le soleil de ton âme
qui brille dans ton univers obscur et inconnu
et qui t'apporte le fruit de tes bonnes actions
Je suis ta conscience éveillée
pour illuminer ton chemin terrestre
Notre société occidentale, en perte d'idéaux et de valeurs référentes, voit surgir de nombreux "maîtres à penser", qui se posent en gurus plus qu'en enseignants ou en accompagnants, pour les personnes qui veulent donner une dimension spirituelle à leur vie, mais qui recherchent surtout les moyens de trouver le bonheur, d'échapper au désespoir et à la souffrance, de s'accomplir, de s'identifier à quelque chose ou à quelqu'un, ou même de s'identifier à soi-même.
"Tout mouvement de la conscience ne conduit-il pas à l'isolement, à la peur, à cette lutte incessante pour se modifier? Krishnamurti
Les gurus occidentaux deviennent l'autorité de référence et incitent leurs adeptes à les suivre aveuglément, les imiter, leur obéir, et se soumettre au système qu'ils leur offre. Il y a des milliers de gurus qui affirment que leur méthode, leur système, leur façon de méditer, est le seul chemin qui mène à la vérité.
Quelles que soient les recettes, les formules, les rites ou les enseignements de certains gurus qui prétendent entraîner un grand nombre de disciples dans leur sillage, leur influence nous aidera dans certains cas, ou nous enchaînera davantage. Si vous n'êtes pas réceptif et soumis, ils vous désigneront d'un doigt réprobateur et expliqueront au groupe que "vous n'êtes pas prêt, ou que vous êtes inapte..." avec l'intention de vous dévaloriser d'une part, et de rassurer leur groupe sur leur propre valeur d'autre part, mais jamais ils ne remettent leur attitude ni leur paroles en cause et ils continueront à penser que "ce qui a marché pour eux doit marcher pour tout le monde!" Peu de gurus acceptent qu'un "néophyte" puisse les contredire, ils ne veulent que des adeptes et des disciples soumis et reconnaissants, les questions plus ou moins contradictoires leur apparaissent comme des attaques personnelles, et non comme un point de départ d'une recherche pour approfondir une réflexion. Leur niveau de développement spirituel est en fait au degré zéro, et ils se servent de ce qu'ils ont appris pour flatter leur ego et satisfaire leur avidité de pouvoir et d'argent.
La plupart des gurus occidentaux font croire à leurs adeptes que sans eux ils seraient perdus, que s'ils s'écartaient de la voie qu'ils leur tracent, ils seraient dans un état de confusion et de détresse, et détruiraient tout ce qu'ils ont construit avec eux. C'est souvent vrai, car dans la recherche du bonheur, du sens de la vie, de l'éveil spirituel, chacun de nous est seul et désemparé, perdu dans la jungle des idées contradictoires. Il est beaucoup plus réconfortant et rassurant de s'en remettre à "un maître" ou un "guru"!
Krishnamurti, dans son livre "la révolution du Silence", donne les raison pour lesquelles beaucoup de gens suivent aveuglément les gurus:
" Nous avons peur de nous perdre, d'être dans l'incertitude, donc nous courons après ceux qui nous promettent le paradis dans le domaine religieux, politique ou social. Ils ne font ainsi que renforcer notre peur, et nous retiennent prisonniers de cette peur"
"Quelle est l'utilité d'un guru? Sait-il plus que vous ne savez vous-même? S'il dit qu'il sait, il ne sait pas! Est-il possible d'enseigner cet état extraordinaire (d'éveil) ? Ils peuvent toujours vous le décrire, éveiller votre intérêt, votre désir de le posséder, mais ils ne peuvent pas vous le donner."
" La vérité n'est pas dans quelque lieu lointain, mais dans l'acte de regarder ce qui est."
"Se voir soi-même tel que l'on est, -en cette lucidité où n'entre aucune option- est le commencement et la fin de toute recherche". Krishnamurti
La recherche spirituelle doit nécessairement commencer par la prise de conscience de ce que nous sommes, par l'analyse et la compréhension de notre comportement, de nos désirs, de nos aspirations et de nos motivations. On se comporte d'abord par rapport aux modèles et aux conventions sociales qu'on nous inculque, notre motivation étant l'amour de nos parents et le désir de se conformer à ce qu'ils attendent de nous, mais aussi parfois la peur d'être rejeté, plus tard on recherche l'approbation du groupe social auquel on appartient. Si on ne se libère pas de ces influences qui enveloppent notre esprit dans une "fausse peau" on aura du mal à savoir qui est "Je" et par conséquent qui est le "Soi", et on restera toute notre vie dans une attitude de pensée et de comportement en nous maintenant dans l'allégeance et la soumission à notre propre ego qui s'est construit avec ou malgré notre environnement et notre éducation, et qui ne permet aucun progrès ni aucune évolution.
Mais il suffit parfois d'un rien pour provoquer une réflexion et une prise de conscience. A tous moments de notre vie, une chose, un événement, une lecture, une personne, ou n'importe quoi d'autre, peut nous permettre d'ouvrir notre esprit et d'avancer sur le chemin de la Connaissance.
"C'est ce que la tradition hindoue désigne par par le mot upaguru...nous pourrions également parler d'une chose ou d'une circonstance quelconque qui provoque le même effet...n'importe quoi peut agir à cet égard comme une "cause occasionnelle": mais celle-ci n'est pas une cause au sens propre de ce mot, et qu'en réalité la cause véritable se trouve dans la nature même de celui sur qui s'exerce cette action...et ce qui a un tel effet pour lui peut fort bien n'en avoir aucun pour un autre individu. Ajoutons que les upagurus, ainsi entendus, peuvent être multiples au cours d'un même développement spirituel, car chacun d'eux n'a qu'un rôle transitoire et ne peut agir efficacement qu'à un certain moment déterminé." d'après René Guénon
Dernièrement, j'ai revu "en rêve lucide" une de mes anciennes camarades de pensionnat (décédée), qui m'a rappelé un incident que j'avais totalement oublié. Elle avait demandé à la "soeur"(religieuse enseignante) la permission de sortir de la pension pour "aller faire une course à la petite épicerie du village", mais en réalité elle voulait téléphoner à sa mère pour qu'elle vienne la chercher car elle s' ennuyait beaucoup dans cette pension. Pour convaincre la sœur, elle avait donné un tas d'explications qui semblaient l'avoir convaincue. La sœur m'avait appelée pour l'accompagner car elle ne laissait jamais sortir seule une pensionnaire, mais elle se doutait de la supercherie. En chemin, ma camarade continuait à débiter des explications qu'elle "fabriquait" à mesure qu'elle parlait, mais je l'ai arrêtée net:
- ça va, ce n'est pas la peine de continuer, je t'accompagne parce que j'y suis obligée, mais tu n'as pas besoin de me donner des explications, je sais que tu mens! La sœur t'a crue apparemment, mais ne te fatigue pas davantage à "monter un bateau" pour moi! Tu t'enfermes dans ton mensonge et tu construis tout un raisonnement autour pour le rendre vrai! ça ne sert à rien, tu t'encombres le cerveau pour des bêtises, et après tu n'auras plus de place pour apprendre tes leçons et réfléchir!
Ma camarade était très surprise, elle a bafouillé:
- Mais que dis-tu, pourquoi crois-tu que je mens, qu'est-ce qui te permet...
- Je ne sais pas comment je le sais, mais dès que tu as ouvert la bouche, j'ai senti que tu mentais, et j'ai senti aussi que la sœur se laissait convaincre parce qu'elle le voulait bien.
Je l'ai accompagnée sur la route par sécurité, mais je ne suis pas entrée dans le petit magasin parce que je n'avais rien à y faire! Et la sœur qui voulait que je lui rapporte les paroles qu'elle avait dites au téléphone à sa mère, était restée sur sa faim d'inquisitrice. Quand je suis rentrée dans la classe, ma camarade m'a fait un grand sourire, soulagée.
Après avoir revu ce petit épisode, insignifiant pour moi, et que j'avais totalement oublié, j'ai entendu l'esprit de mon ancienne camarade me dire:
- Tu m'as fait réfléchir et je t'en remercie, ce que tu m'as dit m'a beaucoup aidée.
Ce jour-là, pour ma camarade, j'ai été un upaguru, en lui faisant comprendre qu'elle se compliquait la vie en s'enferrant dans des mensonges pour obtenir ce qu'elle voulait ou pour ne pas se faire gronder. Il fallait qu'elle comprenne qu'il lui suffisait d'affirmer sa volonté sans chercher des faux prétextes. C'était un grand pas pour son évolution personnelle.
La personne qui joue occasionnellement le rôle d'un upaguru n'est que le support d'un message d'ordre supérieur qu'il délivre plus souvent inconsciemment, ou pour une autre raison que celle de l'effet qu'il a produit. Mais le message pourrait aussi être très mal perçu et provoquer une réaction négative ou d'agressivité pour quelqu'un qui ne serait pas disposé à le recevoir. Je me suis souvent fait "remballer" quand je disais à une personne ce que je "voyais" la concernant au hasard d'une conversation, sans être consciente que mes paroles franchissaient une limite logique et rationnelle, mais plus tard, elle venait me dire "tu avais raison, comment pouvais-tu savoir?" La personne qui revenait sur son attitude de rejet et comprenait que je lui avais parlé pour l'aider : visiblement elle se posait des questions et commençait une démarche intérieure qui lui permettait d'avancer.
L' upaguru ainsi que le véritable Guru humain, ne sont en réalité que des "représentations extériorisées et comme matérialisées du Guru intérieur" et ne sont nécessaires à l'initié que tant qu'il ne peut entrer en communication consciente avec celui-ci:
" qu'il y ait ou non un Guru humain, le Guru intérieur est lui, toujours présent dans tous les cas, puisqu'il ne fait qu'un avec le Soi lui-même" (d'après René Guénon)
"La façon de considérer le rapport entre l'ici et l'au-delà, reflète le niveau et le degré de conscience humaine de la VIE. On remarque chez nos contemporains une opposition décisive entre ceux qui restent attachés au tangible, au matériel, et ceux qui sont capables de pressentir et de respecter ce que seule la vision intérieure dévoile, ...Seule la conscience du dedans accède à cette réalité qui ne se laisse ni comprendre ni dominer mais dont la connaissance est la condition de toute action supérieure. Elle ne se montre qu'à l’œil intérieur."
La connaissance du Soi intérieur n'apporte pas "un plus" sur le plan du savoir profane, du pouvoir et des biens, mais sur celui du contact avec l'Être supra-terrestre. Cela suppose une espèce de connaissance qui, grâce à l'expérience, touche le mystère de l'Être et découvre le chemin intérieur qui y mène. C'est le chemin initiatique: initier veut dire ouvrir la porte du mystère. Celui qui apporte, transmet et réalise cette connaissance est le "Maître". "
"Le malaise essentiel qui le fait recourir à un maître , naît, chez l'homme, de sa double origine terrestre et céleste et de la souffrance qu'il éprouve à se sentir perdu dans le monde. Le Maître incarne la promesse de réunification avec l'être surnaturel, non seulement grâce à une foi pleine d'espérance, mais par une expérience réelle et la voie d'un exercice de transformation."...
"Le trésor de sagesse de l'humanité, concerne son devenir intérieur et sa relation avec le surnaturel, ce contenu vivant est indépendant du spatio-temporel"... " la grande Tradition exprime la vérité de la Vie surnaturelle, sans cesse réapparaissant dans la conscience, et cherchant en l'homme sa réalisation."
"Le sage et le maître ont un rang supérieur à celui de l'homme ordinaire. Humains, ils vivent sur un plan supra-humain. Si nous pouvons pressentir un peu de leur nature et de leur réalité, c'est parce qu'en chacun de nous vit quelque chose-une promesse, une connaissance essentielle, une mission- qui dépasse aussi l'horizon de l'homme ordinaire: c'est le maître intérieur".
"L'aspiration vers une expérience intérieure et une transformation essentielle, grâce au contact personnel avec la transcendance, passe maintenant au-dessus des frontières, à travers tous les pays."
"Le Maître est autre chose qu'un éducateur, un directeur de conscience ou un thérapeute. Il est l'instrument qui, avec une force capable d'affronter le monde, ramène inconsciemment l'homme à son unité originelle avec l'Être divin. Celui qui a reconnu dans le Maître la puissance qui, de l'intérieur, l'appelle et le transforme, le retrouve dans toutes les situations capitales de la vie, dans la rencontre avec la mort, dans la confrontation avec le mal, dans la façon de traiter le corps et dans la recherche de son propre centre.
K G Dürckheim (Le Maître intérieur)
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