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    Quand on commence à se poser des questions sur les mystères de la vie et la mort, on  cherche les réponses auprès de notre entourage immédiat, pour s'entendre répondre assez souvent :

    "- Mais qu'est-ce que tu vas chercher! tu réfléchis trop! tu vas avoir mal à la tête! ça rend fou, ça n'existe pas, arrête de rêver, tu dis des bêtises" etc... (j'en passe et des meilleures!).

    Et en grandissant on cherche le guru qui pourrait nous indiquer la voie à suivre... je ne parlerai pas de tous les charlatans ni des pseudos gurus dangereux qui vous disent: "quitte ta famille, donne-moi ce que tu possèdes et viens avec moi..."  imitant Jésus lorsqu'il a recruté ses disciples en déformant légèrement ses paroles, mais cette légère déformation fait toute la différence entre le Maître Jésus et ces rapaces avides de pouvoir et de gains! On sait les dégâts qu'ils font dans la vie de leurs adeptes!

    Je ne parlerai pas non plus des nombreuses sectes religieuses qui vous démarchent par binômes à votre domicile pour vous prêcher "la bonne parole" et vous alerter sur "la fin du monde" et "l'emprise du Satan" sur ce monde!

    Il y a aussi les "ordres mystiques" et "initiatiques" qui enseignent, par des publications et des conférences, les voies de la Connaissance, moyennant des sommes modiques contre un abonnement à leur fascicule mensuel... je me suis abonnée à l'un de ces "Ordres" et je lisais chaque mois le recueil que je recevais, mais je n'y trouvais que des affirmations dogmatiques proches des dogmes de l’Église catholique où j'avais acquis une solide "instruction religieuse", ainsi qu' une description concentrique des mondes célestes et de la hiérarchie pyramidale de l'Ordre.

    Ces enseignements étaient très éloignés de mes préoccupations personnelles.

    Je m'appliquais néanmoins  à lire les petits fascicules que je recevais, jusqu'au jour où je reçus la visite, d'un adepte de niveau supérieur, venu pour m'interroger sur mes connaissances acquises afin de déterminer si j'étais apte à passer au niveau supérieur. Nous avons eu une discussion sympathique à bâtons rompus... et au moment de partir, le monsieur se félicita d'avoir passé l'épreuve avec succès!

    - comment?lui demandais-je, je croyais que c'était moi qui passais une sorte d' examen!

    - Oui bien sûr, et vous l'avez largement réussi, mais moi, avant d'avoir étudié avec l'Ordre, je n'aurais pas pu résister, je suis fier de moi...

    - résisté à quoi???

    - c'est que vous êtes une jolie jeune femme, j'aurais pu...

    Là-dessus, le monsieur est parti rapidement! J'ai tout de suite mis fin à mon abonnement et j'ai "oublié" de renvoyer les précieux fascicules qui appartenaient toujours à l'Ordre, selon notre accord préalable! J'étais furieuse contre les responsables de l'Ordre de m'avoir envoyé un tel gugusse, et contre moi de leur avoir accordé ma confiance! A postériori, je me demandais avec effroi à quelles extrémités j'avais échappé en laissant entrer cet individu chez moi pour peu qu'il n'ait pas su "résister" à ses pulsions! Le seul fait qu'il n'ait pas pu résister à l'envie de m'en parler, suffisait à prouver que sa capacité de résistance était très fragile.

    J'ai cherché ensuite du côté des mystiques hindouistes ou bouddhistes, en sollicitant un entretien dans un ashram en plein Paris! (oui, oui, ça existe!) J'ai été conviée par un tout jeune homme d'à peine 16 ans, à m'asseoir avec lui sur la moquette d'une petite pièce vide et à méditer...j'ai tenté de poser des questions sur le fonctionnement et le travail qui se faisait dans cette communauté ainsi que l'enseignement qu'on y dispensait, mais le jeune homme restait muet et roulait des yeux réprobateurs... il ne fallait pas parler, mais entrer de plein pied dans la méditation, sans y avoir été préparé. C'était pas mon truc!

    Toute mon enfance on m'a assise dans un coin avec l'ordre de "me taire et de ne pas bouger", à l'école comme en visites, lorsque la soeur m'emmenait avec elle partout où elle allait. Elle discutait avec ses hôtes dans une autre pièce où on lui offrait du thé et des petits gâteaux, tandis que je devais rester assise sur une chaise dans un coin de l'entrée, à l'attendre tout l'après midi. Quand enfin elle se préparait à partir, on venait me regarder avec commisération en s'exclamant "Pauvre petite!" la soeur leur ayant tout raconté de ma misérable vie d'enfant abandonnée, puis suivaient les éloges sur les "mérites de la soeur" de m'avoir "recueillie"!

    De même, quand j'allais rendre visite à ma mère, elle me faisait asseoir dans un fauteuil en bois dans un coin de la cuisine "sans bouger et sans parler" pendant qu'elle faisait la cuisine et le ménage tout en me racontant son enfance malheureuse parce que mes grands parents avaient eu des revers de fortune. Elle se plaignait surtout de la honte qu'elle avait éprouvée au lycée en portant toujours des vêtements usés.

    Parfois je lui répondais:

    - oui, mais toi, ta mère ne t'avait pas abandonnée, toute seule, enfermée dans une horrible pension au fond d'un trou perdu, à toujours porter les vieux vêtements de tes soeurs!

    Ma mère se récriait:

    - Mais je ne t'ai pas abandonnée! je paye tout (elle n'envoyait que le montant de mes allocations pour payer la pension!) et la preuve tu es là! Et ce que tu portes n'a que peu d'importance par rapport aux petites paysannes que tu fréquentes dans ce trou perdu comme tu dis, mais tu es très bien là-bas.

    J'étais mal nourrie, mal soignée, mal vêtue, je n'avais aucun jouet, aucune distraction, aucune activité de mon âge, je m'ennuyais à mourir, mais "j'étais là bas pour étudier, un point c'est tout!" Elle se désintéressait totalement de mon sort.

    Je lisais beaucoup de livres et de documents ésotériques qui me faisaient réfléchir, je passais des week-ends entiers dans la bibliothèque de Baubourg à dévorer des livres, soit en entier, soit quelques pages, soir en diagonale, rapidement, fébrilement. Dans la série de "L'aventure mystérieuse" j'avais lu (mais dans quel livre? je ne m'en souviens plus!) qu'un jeune homme voulant entrer dans un monastère du Tibet, avait accompli seul plusieurs jours de marche dans les montagnes et resta plusieurs jours et plusieurs nuits à la porte du monastère, sans qu'on vienne lui ouvrir, jusqu'au jour où un moine est venu lui dire qu'il pouvait entrer, avec ces mots: "maintenant tu es prêt!" J'imaginais dans quel état il pouvait être. Etait-il nécessaire qu'il soit "à la dernière extrémité" pour l'accueillir? Je trouvais ces méthodes excessives! Les ordres contemplatifs et la posture méditative me rebutaient par l'habitude de l'ennui mortel que j'en avais éprouvé à l'âge où les enfants ont besoin de jeux.

    J'ai essayé une nouvelle expérience dans un autre ashram où, sans explication, on m'a immédiatement inclus dans un groupe de méditation et de yoga, où un jeune moine psalmodiait des litanies en japonnais sur un ton grave et monocorde, auxquelles je ne comprenais rien, et que les membres reprenaient en chœur. Puis un autre moine nous faisait mettre face contre le mur et passait nous donner des coups de bâton sur les épaules; ça ne faisait pas mal, mais je trouvais ça bizarre! ensuite on allait partager un repas composé d'un bol de riz qu'on ne lavait jamais, mais qu'on devait essuyer avec un torchon...ce n'était pas encore  ici que je trouvais des réponses, parce qu'on expliquait rien, on ne parlait pas, on menait seulement une vie de moine sans préambule. Si ça nous convenait, on revenait, sinon on partait mais il était interdit de parler, même entre nous!

    Dans ces "non-enseignements", il fallait en retirer deux leçons: d'abord on ne doit pas attendre d'aide extérieure, mais chercher et comprendre par nous-mêmes. Ensuite que la vie spirituelle n'est pas un commerce où l'on peut acquérir ce qu'on veut quand on veut, mais que l'on est accueilli quand notre esprit n'est plus dans l'attente d'obtenir quelque chose, mais dans l'acceptation du vide.

    "Bienheureux les pauvres en esprit, le Royaume des Cieux leur appartient" (Sermon sur la montagnes, les Béatitudes, Matthieu 5)

    L'expression "pauvre en esprit" signifie que l'esprit n'est pas encombré de choses vaines, de désirs, d'avidité et d'ambitions terrestres et inutiles pour le ciel, (mais elle a été vulgarisée et tournée en ridicule, par les détracteurs de toutes les croyances, et l'expression est devenue "pauvre d'esprit" qui signifie idiot!). Il faut replacer les mots et les expressions dans leur contexte d'origine pour comprendre l'idée de ces paroles enseignées par Jésus Christ. Les philosophies asiatiques ont des enseignements identiques, tel le Tao:

    "Le Tao est un vide, de la profondeur duquel toute vie jaillit

    = le Tao échappe à la connaissance, car il se situe au-delà de la capacité de comprendre. Il est pure expérience. En laissant derrière lui tout l'univers connu: croyances, idées, concepts, souvenirs, rêves, désirs et problèmes, et en s'arrêtant pour vivre ce vide, l'homme s'approcherait du Tao. Le Tao est un chemin d'acceptation complète"

    "Le sage est pénétré de l'inexprimé, et agit sans passion.

    Enseigner sans verbaliser, produire sans s'approprier, créer sans chercher un résultat, ne rien réclamer, se détacher de ses buts et de ses désirs rend l'homme plus libre. Vous n'avez rien à perdre car rien ne vous appartient. L'énergie du fleuve qui coule et du vent qui souffle est celle qui traverse le Sage" (Sagesse du Tao, d'après Priya Hemenway)

    Beaucoup de centres d'initiation, quelle que soit leur origine, enseignent en commençant par des "rites"et diverses obligations extrêmement contraignantes, comme des réunions d'enseignement où l'on ne pouvait qu'écouter sans poser de questions: c'était de l'endoctrinement. Mais mon passé de pensionnaire dans une école catholique m'avait obligé à observer des rites religieux toute mon enfance, à écouter les sermons et à apprendre "par coeur" le catéchisme et l'Histoire Sainte, qui était un résumé édulcoré des plus importants récits bibliques, sans m'apporter des réponses valables. Les religieuses répétaient souvent une parole de St Augustin : "mets toi en position de la foi et de la prière, et tu seras imprégnée de la foi". (citation approximative) Je sentais que la Vérité était ailleurs que dans les enseignements dogmatiques et formatés.   De même les gurus instaurent des rites dans les plus petites choses pour concentrer l'attention, permettre la méditation, et dans ces réunions ésotériques et religieuses, on vous foudroie du regard si vous émettez quelque objection: il faut penser, dire et faire comme tout le monde! Tout en prétendant libérer les adeptes d'un système aliénant, ils les assujétissent à leurs propres préceptes.

     Je n'avais pas besoin de rites pour avoir "la foi", je l'avais déjà, mais je voulais entrer dans les mystères de la vie et de la mort. Ni les rites ni les dogmes ne pouvaient me donner de réponses. J'allais à toutes les conférences de groupes ésotériques où il m'était possible d'aller, dans tous les domaines, celles des médiums qui faisaient des communications spirites en salles, mais elles n'étaient intéressantes que pour les personnes qui avaient la chance de recevoir un message personnel, mais aussi celles des "sectes" qui cherchaient à recruter et faisaient des journées "portes ouvertes", mais je ne trouvais rien qui eût pu m'apporter les réponses que je cherchais.

    Je participais avec sérieux et application à toutes les expériences qu'on nous proposait, mais j'étais étonnée de la réaction d'incrédulité de ceux qui nous les indiquaient lorsque je disais que je "voyais" ce qu'il fallait voir. Par exemple, des magnétiseurs nous montraient qu'en mettant la main sur une écran de projection cinématographique, on pouvait voir des rayons sortir dans le prolongement des doigts, comme on pouvait en voir au bout des doigts de la Vierge sur les médailles miraculeuses.

      3- Mes démarches pour trouver le chemin de la Connaissance

    Le conférencier mettait sa main sur l'écran en nous demandant si nous pouvions les voir. Personne ne bronchait, mais quand j'ai dit que je les voyais très bien sur environ 50cm, qu'ils dépassaient même la toile, car il avait posé sa main sur le bord, il était visiblement surpris et presque gêné: il avait retiré sa main précipitamment. je ne comprenais pas sa réaction et les autres participants se sont tournés vers moi en me regardant d'un air suspect. Par contre je ne voyais pas les auras mais une lueur blanche autour des corps qui semblait être cette du corps énergétique, le corps éthérique. Pourtant un soir que je me demandais quelle était la couleur de mon aura, je me vis entourée d'une lueur rouge clair et dans la nuit je vis ce tableau en rêve et je l'ai peint peu après.

      3- Mes démarches pour trouver le chemin de la Connaissance

     

    Je cherchais "dehors" ce que j'avais en moi, et que je connaissais intuitivement. Je voulais seulement confronter mon ressenti aux autres, pour savoir si d'autres ressentaient et percevaient les mêmes choses que moi.

     


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