• Je laisse passer du temps entre deux publications pour pouvoir me "débrancher", car je veux garder les pieds sur terre, et mon ordi a été en panne pendant une semaine! (mais pour mieux comprendre cette page, il vaut mieux lire les articles précédents concernant la réincarnation, pages 27,28,29)

     Je me remets au travail lorsqu'on me presse d'écrire: on m'a relancée deux fois en songe pour me donner un petit coup de pouce. Quand je dis "on", je désigne ici des esprits "inconnus" (= qui ne disent pas leur nom, dans la mesure où je les aurais connus dans cette vie) qui m'inspirent et qui m'aident. Certains médiums les appellent leurs "guides". Mais il n'y en a pas un qui m'a dit "coucou, je suis ton guide"!

    Dans le premier songe, je voyais trois pages d'articles et j'entendais qu'on me disait de me dépêcher de les écrire et de les afficher...

     Quelques jours plus tard j'en ai eu un autre. Je voyais un homme en redingote noire et chapeau haut de forme à la mode du XIXè siècle, qui roulait en calèche tirée par deux chevaux au-dessus des nuages. Sans ralentir, l'homme dit:

    - Je dois descendre ici...

    Il disparut avec son attelage, et je me retrouvais à l'endroit où il avait disparu au milieu des nuages. Aussitôt un avion apparut, qui descendait rapidement, et je fus entraînée dans son sillage! Pendant cette descente, j'entendis une voix qui me disait:

    - Souviens-toi... tu as un talisman... le bonheur...

    et un peu plus tard:

     - c'était mon fils!

    Ce songe montrait clairement que Jean Thomas disparaissait au moment où j'apparaissais, pour venir renaître sur terre.

    Pour une fois, celui qui me parlait s'identifiait en tant que père de Jean Thomas, sans doute parce qu'il a entendu que je le demandais en écrivant mon premier songe! Dans ma lignée familiale, ma grand-mère ne m'en a jamais parlé car elle ne pouvait pas l' avoir connu. Il faudrait remonter dans mon arbre généalogique pour connaître son prénom, mais peu importe, en me révélant qu'il faisait partie de mes ancêtres, il me donnait une indication pour me rassurer sur ses bonnes intentions à mon égard, mais je n'avais jamais pensé à lui. Après coup, j'ai réalisé que j'entendais souvent un esprit me dire qu'il était mon père, mais je le chassais en lui disant que je n'avais pas de père, car le mien était parti peu après ma naissance. C'est sans doute pour me faire comprendre qu'il n'avait pas été mon père dans cette vie mais dans celle où j'avais été Jean Thomas qu'il m'avait envoyé ce songe.

    Mais je ne sais pas ce qu'il voulait dire en me disant que j'avais un talisman... et je pense qu'il me souhaitait du bonheur à la fin de son message : il y a toujours matière à interprétation, car je n'entends pas toujours des phrases complètes.

    Il semblerait que cet ancêtre ne se soit pas encore réincarné. Les hommes qui ont eu une vie laborieuse, honnête et calme, et c'est sans doute son cas, peuvent rester plusieurs siècles sans devoir renaître physiquement. J'ai entendu une nuit, un esprit me dire d'un ton arrogant et majestueux "qu'elle avait été reine d'Egypte il y a trois mille ans!" si ce n'était pas un mensonge, cet esprit refusait probablement de se réincarner dans une vie d'humble personne pour évoluer.

    Par contre, les esprits tourmentés par des drames, ou ceux qui sont décédés violemment, se réincarnent assez rapidement. Pour Jean Thomas, il s'est réincarné en moi au bout d'une cinquantaine d'années après sa mort, dans le but de retrouver son fils Gabriel dans cette nouvelle vie.

    Le Christ disait: " les liens qui seront liés sur la terre seront liés dans le ciel, et les liens qui seront déliés sur la terre serons déliés dans le ciel". Il semblerait que nous ayons délié le lien de notre vie passée, car il n'y a plus ni amour ni haine entre Gabriel/Domi et Jean Thomas/moi.

    Pourtant, quand j'étais malade et que personne ne trouvait ce que j'avais, j'en avais tellement marre de souffrir, que je pensais sans cesse au suicide. J'avais une maladie de coeur congénitale que personne n'avait détectée ( la maladie de Bouveret, où l'on fait des crises de tachycardie qui nous donnent l'impression qu'on est en train de mourir ). j'ai commencé à en souffrir dès l'âge de douze ans, mais on attribuait mes malaises à tout et n'importe quoi, et surtout à des "angoisses", un mot fourre-tout pour les médecins qui n'avaient pas su faire le diagnostic. J'étais de plus en plus épuisée après chaque crise et j'avais toujours le sentiment de marcher sur une falaise à pic au bord du rivage de la mort. J'étais déterminée à en finir quand Christian et Noël, le frère et le père de Domi, sont venus me contacter pour que je reprenne contact avec lui, et que je comprenne le lien ancien qui nous unissait: si je m'étais suicidée sans les écouter, tout aurait été à refaire!!!

    Plus tard, ma grand mère m'a envoyé un songe : je me voyais dans une maison avec Domi pour lui dire adieu, puis je traversais un pré, mais au moment où j'arrivais à la lisière d'une forêt, un solide grillage me barrait le chemin. J'entendis alors ma grand-mère me dire:

     - Tu ne pourras aller nulle part sans lui.

    Le suicide apparaît comme la porte de sortie, la solution à tous nos problèmes et nos souffrances, quand on ne connaît pas les lois du karma... Le suicide est la pire des choses que l'on puisse se faire à soi-même pour aggraver son karma! On doit assumer son karma en allant jusqu'au bout de chaque vie terrestre. Tous les esprits de ceux qui m'ont connue dans cette vie et la précédente, se sont unis pour m'y aider en me le faisant comprendre que nous sommes tous liés les uns aux autres par l'impact qu'on a eu les uns sur les autres et mon suicide aurait créé une importante dette karmique ...c'est une chance, que l'on m'ait donné la capacité de les entendre, pour m'empêcher de me suicider car j'y pensais sans cesse.

    Le seul moyen d'échapper au cycle des vies est le pardon. Moïse avait introduit la loi du talion, "oeil pour oeil, dent pour dent", mais c'est une loi qui engendre haine, rancunes et violence, et qui entraîne les gens dans la roue des vies perpétuelles. Le Christ a voulu nous donner la clé pour briser le cycle des vies successives par un message d'amour et de pardon, mais la religion chrétienne, a dépouillé  son message de son véritable sens en "supprimant" la réincarnation, pour la remplacer par la peur des "démons", qui peupleraient les enfers où ils subiraient des tortures en rapport avec leurs péchés! Or dans l'Antiquité, les enfers n'étaient rien d'autre que le lieu des morts en attente d'une nouvelle incarnation, où certains héros mythologiques pouvaient aller parler à leur parents ou tenter de les ramener sur terre comme Orphée qui était allé chercher son Eurydice.

    Depuis que j'ai compris et admis le principe de la réincarnation -il m'a fallu du temps pour l'accepter!- j'entends les esprits des personnes qui ont fait partie de ma vie, qui viennent aussi me demander de leur pardonner, en particulier les esprits des religieuses qui m'ont élevée. J'ai déjà parlé de la sœur enseignante, mais il y avait aussi la sœur "tourière", celle qui faisait la cuisine et le ménage.

    Récemment, pendant une période de plusieurs semaines , je me réveillais presque tous les matins avec un "souvenir oublié" qui revenait en boucle, et au moment où mon esprit émergeait du sommeil, je l'entendais me répéter qu'elle était désolée et me demander de lui pardonner. Ce "rêve" me rappelait les matins où la soeur tourière venait dans le dortoir nous réveiller et nous surveiller pendant que nous faisions un  peu de toilette au lavabo. Un jour, j'avais entre huit ans et dix ans, au moment où je passais devant elle, elle me lança une grande gifle, sans un mot d'explication, avec ses mains puissantes de fille de la terre et de travailleuse manuelle. A demi étourdie, j'ai hurlé:

    - Pourquoi?

    Elle attrapa mon bras avec rudesse et le tordit pour me montrer que j'avais laissé un peu de mousse de savon. Toujours en hurlant je lui ai demandé:

    - Et alors? ça méritait une gifle? ça ne faisait de mal à personne!

    Elle a souri d'un air embarrassé et a lâché mon bras. Cette soeur avait fait le voeu de silence et ne nous parlait jamais, c'était flippant. Quelques années plus tard, la soeur enseignante me chargeait de faire travailler les plus petits en classe, il n'y en avait que 5 ou 6 : je devais les faire lire, corriger leurs opérations, leur donner des dictées, leur faire réciter les leçons, vérifier leurs devoirs... j'avais à peine quatorze ans et je faisais un véritable travail d'enseignante. 

    Un jour,  ils vinrent ensemble me trouver pour se plaindre de la soeur tourière qui les giflait souvent car elle ne s'exprimait que par gestes et ils ne comprenaient pas ce qu'elle voulait qu'ils fassent. J'en parlai à la soeur enseignante sans prendre de gants:

    - Ce n'est pas de la faute des petits s'ils ne comprennent pas ce qu'elle leur demande, il faut qu'elle  leur parle! Ce n'est pas en restant muette comme une carpe qu'on peut s'occuper des enfants! Si la soeur tourière voulait faire vœu de silence, elle n'avait qu'à aller faire de la "trappe" (un fromage délicat) à l'abbaye d'Echourgnac  ! Vous croyez qu'elle gagnera son paradis en tapant sur les enfants pour pouvoir accomplir son vœu et marmonnant ses prières? Ce n'est pas ce que dit Jésus: "tout ce que vous ferez au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites"! 

    J'étais très en colère... Quelques jours plus tard, la soeur me demanda de venir avec les petits pour essuyer la vaisselle que la sœur tourière lavait. Je vis qu'elle parlait doucement aux fillettes pour la première fois. Sans savoir pourquoi, tandis que j'essuyais consciencieusement une assiette, la sœur enseignante me lança un gifle magistrale. Je criai:

    - Mais qu'est-ce qui vous prend? qu'est-ce que j'ai fait?

    La soeur tourière me regarda avec un sourire satisfait. Je compris qu'elle avait demandé à la soeur enseignante de me "corriger" pour avoir osé dire ce que je pensais et cela, devant les enfants, pour qu'ils comprennent que j'avais droit aux mêmes traitements et par conséquent, que je n'étais pas leur "référent"! Je sortis de la cuisine en jetant le torchon de vaisselle et en leur criant:

    - Vous êtes aussi folles l'une que l'autre! Vous ne comprenez rien!

    Dès ce jour, je refusai catégoriquement de m'occuper des petits en classe, car j'estimais que j'avais été dévalorisée à leurs yeux, et que ma relation avec eux était faussée. Peu après, une autre soeur enseignante vint s'en charger. En fait, je faisais un véritable travail d'institutrice  depuis l'âge de douze ans pour "rembourser" mes études par correspondance! Rien n'était gratuit chez les soeurs! mais elles ne pouvaient pas m'y contraindre, car elles n'avaient pas le droit de me charger d'une petite classe avant l'âge de 18 ans.

    Plus de trente ans après leur mort, je les entends encore exprimer leurs regrets. La soeur enseignante, qui est décédée d'un cancer quelques années après mon départ de la pension, m'avait envoyé une lettre pour m'annoncer son décès proche et me demander pardon " au cas où elle m'aurait fait du mal sans le savoir". La tournure qu'elle donnait à ses propos, exprimait que c'était improbable, car elle manifestait toujours une grande amertume quand ses élèves partaient "sans la remercier", car elle espérait des marques de reconnaissance.

    - "des ingrates, disait-elle, après tout ce que j'ai fait pour elles"!

     Ce n'est qu'après sa mort qu'elle a compris ce qu'elle avait détruit d'essentiel en moi, et tout ce qu'elle m'avait empêché d'être par moi-même, à cause de son autoritarisme, sa volonté de me modeler à son image et de me manipuler pour que je devienne religieuse. Pour que le pardon soit accordé, encore faut-il que ce ne soit pas une simple formule pour se conformer aux préceptes religieux, mais un acte de contrition reposant sur une analyse consciente de son comportement et un ressenti profond.

    Il y a quelques semaines, j'ai fait un autre songe concernant mon beau-père. Je le voyais dans son jardin et je m'approchai de lui pour lui demander qui, de lui ou de ma mère avait voulu m'abandonner.

    - Maman disait toujours que c'était toi qui l'obligeais à me laisser chez les soeurs, et elle me répétait que tu ne me voulais pas chez toi?

    Laconiquement, sans se retourner pour me regarder, il m'a répondu:

    -c'était 50/50!

     Je pense qu'il mentait parce qu'il ne m'a pas regardé dans les yeux.  Ma mère s'était pliée aux conditions qu'il lui avait imposées, et il menaçait de la jeter dehors si elle me gardait, et plus tard de me violer si je revenais pour les vacances. Il la contraignait et la dominait, et elle s'est soumise à ses exigences pour garder son confort et sa sécurité, et parce que depuis mon accident, elle me croyait devenue débile: j'étais devenue le vilain petit canard qu'elle pouvait écarter du nid.

    Dans le cas de mon beau-père, je ne sais pas si je pourrais lui pardonner un jour et il est probable que nous devrons nous retrouver dans une autre vie. Mais en ce qui concerne ma mère je n'ai jamais eu besoin de lui pardonner parce que je l'aimais malgré tout, et que d'une certaine façon elle était aussi sa victime et elle dépendait de lui.

    "Aimer, c'est pardonner".

     

     


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