• 11- La force du mental

    Je passais mes dimanches libres à la bibliothèque de Beaubourg, dès que j'ai admis  que j'avais "le don". Je voulais m'instruire dans les connaissances métapsychiques. J'avais déjà fait des études de psychologie, et ça me semblait une suite logique, j'étais en pleine période de "métanoia", c'est-à-dire, une véritable transformation intellectuelle, poussée par une sorte de curiosité avide et insatiable.

    " La métanoia, ou la conversion, est le passage conscient du mental entendu dans son sens ordinaire et individuel, et considéré comme tourné vers les choses sensibles, à ce qui en est la transposition dans un sens supérieur...c'est une sorte de retournement par lequel l'être passe de la pensée humaine à la compréhension divine" René Guénon

    Ce n'était pas une conversion au sens moral ou religieux du terme, mais du point de vue ésotérique, une transformation profonde de ma vision de la réalité en même temps qu'un élargissement de mon "champ de vision" sur le plan mental.

    Je choisissais les livres au hasard, dans le domaine des gnoses, ou des sciences occultes, ils étaient tous pareils dans leur chemise marron en papier kraft, il n'y avait que leur titre qui les différenciait. Je pouvais en lire un en entier en deux heures à peine, ou en feuilleter plusieurs et les parcourir en diagonale, tout dépendait de l'intérêt qu'ils m'apportaient, mais je ne recherchais rien de particulier, je voulais tout savoir!

    Un dimanche, je trouvai le livre d'un guérisseur, qui partageait, on pourrait dire avec ironie, ses "recettes de grand-mère", où il indiquait comment se guérir soi-même pour traiter les douleurs et les petits maux par des infusions de plantes, des baumes faciles à préparer et des "trucs mentaux" très simples,(rien à voir avec certains grimoires de sorcier qui font chercher des ingrédients inimaginables et introuvables et font procéder à des rites grotesques!)

    L'une de ces recettes que j'avais notées, expliquait comment enlever le mal aux dents.

    Le lendemain même, au moment où les enfants entraient dans ma classe, un père me laissa son fils de cinq ans, en me disant que "son fils avait mal aux dents, qu'il avait rendez-vous avec le dentiste le soir même parce qu'il avait une carie dentaire, mais qu'il ne pouvait pas le garder, que je n'avais qu'à me débrouiller, le laisser dans un coin, tant pis s'il pleurait..." et avant que j'aie pu réagir, le père était parti.

    Le garçon était costaud et actif, il aimait la classe, toutes les activités lui plaisaient, ce n'était pas un enfant capricieux ni douillet, au contraire! Il restait debout près de la porte, en grimaçant et en pleurnichant, alors qu'habituellement, au moment de l'accueil, il prenait d'assaut "l'atelier marteau", où il pouvait planter des clous dans un gros billot de bois: ça tombait bien parce que la recette que j'avais lu la veille pour enlever le mal aux dents, nécessitait un marteau et un grand clou comme ceux qu'il y avait dans ma classe pour cet atelier. C'était le moment de l'essayer!

    Je me suis approchée de l'enfant et après l'avoir rassuré, je lui ai dit avec conviction:

    - tu as confiance en moi? tu veux qu'on enlève ce vilain mal aux dents? tu feras ce que je te dirai et tu verras, le mal aux dents va s'en aller, d'accord?

    A chacune de mes questions, l'enfant répondait par des "oin, oin" larmoyants en hochant la tête. Je lui ai fait prendre le marteau et un grand clou, et je l'ai emmené dans la cour où il y avait un beau catalpa. Je lui ai présenté l'arbre:

    - tu connais cet arbre? c'est un catalpa, il est vivant et il peut t'entendre! Si tu lui demandes poliment, il va te prendre ton mal, je vais t'expliquer comment. Tu veux essayer?

    Le garçon hochait la tête affirmativement: la bouche ouverte, et la main sur la joue il me regardait d'un air décidé. Je lui ai dit:

    - D'abord, il te faut tes deux mains : prends le marteau d'une main et le clou de l'autre et enfonce-le bien fort dans le tronc de l'arbre. N'aie pas peur, ça ne lui fait pas mal!

    Le garçon, commença à assurer le clou dans le bois, il savait très bien s'y prendre. Je l'ai interrompu et je lui ai dit:

    - Maintenant que le clou tient, tu vas l'enfoncer jusqu'au bout comme tu fais dans le billot, mais à chaque coup que tu frapperas, tu diras bien fort la formule magique: "arbre, je te prie de prendre mon mal"!

    L'enfant tapait sur le clou en répétant la phrase de plus en plus fort. Quand le clou fut complètement enfoncé, l'enfant s'est touché la joue d'un air étonné.

    - Alors, lui dis-je, tu n'as plus mal?

    Il fit non de la tête.

    - Et bien tu vois! l'arbre a pris ton mal! et maintenant tu vas lui dire merci en parlant bien fort, parce que c'est un vieil arbre, il est un peu sourd!

    L'enfant s'exécuta, et sécha ses larmes. La journée se passa sans la moindre plainte de sa part.

    Le lendemain, le père vint me remercier:

    - Je n'ai pas compris ce que vous lui avez fait, mais ça a marché, il n'avait plus mal, même le dentiste n'en revenait pas, il n'a pas eu besoin de faire une anesthésie pour lui arracher la dent de lait et soigner celle de dessous!

    Je lui ai répondu que "ce n'était qu'un truc psychologique", mais ça se passait il y a une trentaine d'années, et on n'en parlait pas encore dans les médias! Maintenant, on sait exploiter les forces du mental jusque dans le domaine du médical, et ça ne paraît plus extraordinaire.

    Pour moi, c'était une vraie découverte de la force du mental. Mais ce qui me surprenait le plus c'était d'avoir trouvé ce livre, juste au moment où j'allais en avoir besoin. J'avais souvent le sentiment d'être guidée dans mes choix pour trouver les bonnes réponses quand il fallait.

     

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